SKÓGAFOSS, DC-3
& SELJALANDSFOSS
Notre périple touche à sa fin et nous préparons notre dernière journée de vadrouille. Jusqu'à présent, les aurores boréales ont toujours refusé de pointer le bout de leur nez... Mais nous commençons la journée emplis d'espoir !
LE PROGRAMME DE LA JOURNÉE :
VIK
CASCADE DE
SKOGAFOSS
ÉPAVE DU
DC-3
CASCADE DE
SELJALANDSFOSS
35 min
30 min
30 min
CASCADE DE SKOGAFOSS
La cascade de Skogafoss n'a rien de bien particulier, si ce n'est que son accès très facile en fait l'une de celles les plus célèbres du pays. Se déversant au pied d'une plage de sable noire, elle offre un décor typique islandais. Difficile de passer à côté... Mais elle ne m'a pas laissé un souvenir impérissable pour autant !
DC-3 : L'ÉPAVE AU MILIEU DE RIEN
Direction ensuite le parking du DC-3, où nous attend une marche d'environ 1H30 (aller/retour). Au milieu de la plage du Sólheimasandur se trouve l'épave d'un avion de l'armée américaine. C'est l'un des sites les plus photographiés d'Islande... Bien plus pour son décor que pour son histoire sans grand intérêt 🙃
Il s'agit en fait d'un avion qui, suite à une tempête, a été contraint de se poser sur cette plage. Les 7 membres d'équipage sont (heureusement) sortis indemnes de cet atterrissage précipité, et la carcasse de cet avion est depuis lors abandonnée ici. D'ici quelques années, l'épave sera sûrement engloutie par la mer.
Il est vrai que, lorsqu'on arrive, le décor est assez saisissant : et nous aurions pu y passer un très bon moment... Si un couple de jeunes mariés n'avait pas décidé d'élire domicile pour leur vidéo de mariage sur l'avion. Les pancartes sont pourtant claires : il est interdit de monter dessus pour éviter de le détériorer, mais les touristes n'ont bien que faire de ces indications, et si certains jouent comme nous le jeu (je vous laisse découvrir mes talents d'équilibre sur la photo de couverture de cet article), d'autres sautent à pieds joints dessus et rient quand la carcasse se met à bouger... Ça se passe de commentaires.
SELJALANDSFOSS : LA DERNIÈRE BELLE SURPRISE
Nous finissons notre périple journalier par la casca de Seljalandsfoss. Et là encore, mes attentes ne sont pas très élevées, car nous avons déjà vu plusieurs cascades qui m'ont jusque là plutôt déçues (ou du moins, qui ne m'ont pas marquées : c'est d'ailleurs peut être plus juste dit comme ça !).
Lorsque nous arrivons sur le site, la cascade est chouette, mais pas bouleversante. Il faut dire que nous avons du mal à avancer parce que le sol est une véritable patinoire : le débit de la cascade est très puissant, et l'eau qui éclabousse sur les côtés se transforme instantanément en stalactites. Or, si la cascade est appréciée, c'est parce qu'il est possible d'accéder à l'arrière de celle-ci par un petit chemin sur les côtés. Après une première tentative, je décide de renoncer, de peur d'y laisser mon coccyx. Un de mes amis, plus téméraire, entreprend d'y aller seul. Il revient, après de longues minutes, émerveillé. Il m'assure que la vue vaut définitivement le risque, qu'il va m'aider à monter, que je ne peux pas louper ça, que c'est formidable... Bref, il finit par me convaincre. On se lance à deux, je manque de me casser la figure plusieurs fois, et lui de me rattraper in extremis. Je lutte et je n'ai pas fière allure. Mais lorsque j'arrive de l'autre côté... Je suis tellement émue par la beauté du lieu que j'en oublierai presque qu'il va nous falloir redescendre ! La vue est spectaculaire. Le coucher du soleil donne une ambiance sublime à cette chute d'eau qui nous innonde de son jet puissant. Mes cheveux glacent instantanément sur place (je vous laisse observer en photo la formation de stalactites : non, je n'exagère pas !). Je suis trempée, congelée, mais je m'en fiche : on est tous les deux fous de joie de pouvoir vivre un moment comme celui-ci.
LA CERISE SUR LE GÂTEAU ...
Alors que l'on rentre se mettre au chaud après une longue journée, un élément nous obsède : va-t-on repartir de ce séjour en Islande bredouille ? Jusqu'ici, nous n'avons pas été très chanceux : probabilités d'aurores boréales assez basses, couverture nuageuse très élevée... Et pleine lune qui empêche une nuit noire propice à ce phénomène. Mais ce soir, nous y croyons : ce sera la bonne.
Alors que l'on guette Aurora Forecast, une aurore semble pointer le bout de son nez à 30 km. C'est notre chance, et nous décidons de sortir prendre la voiture pour aller voir. Alors que nous sortons, il nous semble apercevoir un début d'aurore au-dessus de nos têtes... Elle est peu visible, mais elle est là, et nous attendons pour voir si elle s'intensifie, en vain. Certains, déçus, décident même de rentrer se mettre au chaud. Tout à coup, au loin, une lumière me semble plus intense. Je crois même apercevoir du rose. Est-ce que mon cerveau me joue un tour et invente ce que j'aimerais voir ? On toque à la fenêtre et fait signe aux autres de venir voir : "je crois vraiment qu'il se passe quelque chose."
Quelques secondes plus tard, le ciel se met à danser, nous offrant le festival dont nous rêvions tous. Des formes vertes et roses se dessinent progressivement dans le ciel, parfois très lentes et diffuses, parfois très rapides, créant des formes improbables. Nous sommes sans voix. Ou plutôt, nous retrouvons des voix d'enfants que nous avons du mal à contenir : nous venons de recevoir le plus beau des cadeaux que nous n'osions même plus espérer. Le spectacle dure toute la nuit, et nous sommes aux premières loges, partis au beau milieu d'un champ se délecter à 360° de cette chance inouïe. L'émotion est folle, le timing exceptionnel ; et c'est bien l'un des plus beaux moments que j'ai eu la chance de vivre à ce jour.