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© Audrey Bourdier

DEUX JOURS À HANOÏ

Pour mes 30 ans, je me suis lancé un défi bien nouveau pour moi : partir en voyage seule, au Vietnam, pendant 13 jours. C'était pour moi la première fois en solo, et mes premiers pas sur le continent en Asie.

 

Après 11 heures de vol et 2 heures de bus pour atteindre le centre (grâce à la ligne 86), me voici donc dans l’effervescente Hanoï. Je n’ai pas fermé l’œil du trajet ; pour moi, il est 4 heures du matin, mais ici, il est 9h. Juste avant de descendre du bus, je repère un café qui attire toute mon attention, le « Matcha House ». C’est vrai que la grande fan de matcha que je suis n’y avait pas pensé : ici, le Matcha, c'est chose commune ! Je suis épuisée, et ce petit café tombe à pic, car j'ai quelques heures à tuer avant de retrouver mon premier AirBNB. Je me rue donc dans leur restaurant, commande leur produit phare : le Matcha Frozen, et m’installe au dernier étage. Le matcha est une tuerie ; mousseux et crémeux à souhait, fort en thé... Bref, je me régale, quand tout à coup je réalise que… Frozen, ça veut dire glacé, et que dans glacé il y a glace. Or, j'avais lu partout qu'il était impératif d'éviter les glaçons ! Panique à bord. Est-ce que je viens vraiment de foutre en l’air mes vacances dans les 10 premières minutes en attrapant une intoxication ? Finalement, il m'aura fallu quelques jours pour comprendre qu'ici, il n'y a pas vraiment de risques dans les restaurants. En fait, les Vietnamiens aussi boivent de l’eau en bouteille, car eux aussi sont malades s'ils boivent de l'eau du robinet. Un établissement bien noté a donc peu de chances de poser un quelconque problème ! Mais sur le moment, je me contente de lorgner le reste de mon matcha avec envie, en somnolant. Je m’endors totalement sur la table (la honte) durant les trois prochaines heures, en attendant de récupérer mon AirBnb.

COMPRENDRE HANOÏ

Lorsque je prépare ma première étape, je me rends compte d'une chose assez saisissante : je ne sais pas vraiment quoi aller voir à Hanoï. En effet, il s’agit davantage d’une ville d’ambiance, où il fait bon flâner, que de monuments ou de points de visites. Ma visite n’est donc pas vraiment structurée, et c’est justement ce que j’ai aimé : me perdre dans les rues, sans regarder de plan. Bref, à Hanoï, on se laisse porter !

 

Pour mieux comprendre la géographie de la ville, une petite carte qui présente les trois quartiers dans lesquels j'ai pu flâner durant ces deux jours. Bien sûr, il y en a beaucoup d'autres, mais en deux jours... Il faut faire des choix !

 

Hoan Kiem

Il s'agit de l'incontournable lors d'un passage à Hanoï, car c'est l'âme historique et culturelle de la ville.

 

Dong Da

Beaucoup plus calme, c'est le quartier des classes moyennes. On y trouve beaucoup de marchés, vendeurs de rue. C'est aussi le quartier des universités dans lequel on croise donc beaucoup de jeunes

Ba Dinh

C'est ici qu'on retrouve quelques monuments : la vieille citadelle, le mausolée de Ho Chi Minh. Je n'y suis que très peu passée, mais cela semble chouette !

JOUR 1 : FLÂNER DANS LE QUARTIER ANCIEN : HOAN KIEM

Une fois la chambre récupérée et une bonne sieste plus tard, je décide de me rendre dans le vieux quartier de la ville, Hoan Kiem, pour prendre la température. Et là, niveau dépaysement… Et bien, je suis paumée ! La circulation est dingue, les scooters vont à toute allure. Très vite, je comprends l'essentiel : feu rouge piéton ? Aucune chance de passer. Feu vert ? Pourquoi pas, mais que les Hunger Games commencent ! Ici la règle est simple : les personnes motorisées ne font attention à personne, et respectent globalement les feux rouges comme le font les vélos à Paris : quasiment jamais. La règle est donc simple : traverser lentement, ne surtout pas courir pour ne pas avoir un comportement imprévisible aux yeux des deux roues, et être patient.

 

Arrivée dans la vieille ville c’est, là encore, la folie. On est samedi, et il y a un énorme marché, impossible de faire plus de 3 pas à la minute. Je continue mes découvertes : les vendeurs ambulants se succèdent, il y a des poules à certains coins de rue, et tout le monde mange sur des tout petits tabourets en plastique bleu quasiment à même le trottoir.

Après deux heures de marche, il est temps d’aller me poser dans un café que j’avais repéré pour me remettre de mes émotions : The note coffee, un petit café super mignon puisqu’entièrement recouvert de Post-it laissés par les visiteurs ! Juste en face de moi, un jeune couple est assis. Ils sont probablement ensemble depuis peu, car ils sont tout timides. Chacun écrit sur un post-it un mot à l’autre. Ils collent ensuite le post-il à la chaise, et mettent plus de dix minutes à laisser l’autre lire ce qu’il y a écrit, emplis de gêne. C'est sûrement une scène à laquelle je n'aurais prêté aucune attention à Paris ; mais ici, je découvre le plaisir d'observer et de contempler. J'en profite pour tester le Coffee Egg, une spécialité vietnamienne qui consiste à battre un œuf dans le café. Ici, c'est la boisson phare, impossible de passer à côté. La texture est super surprenante, et c’est assez bon. Je décide finalement de rentrer, apaisée mais toujours crevée de mon trajet.

La nuit est déjà tombée. J'en profite pour me perdre dans les rues avant de regagner mon lit pour une nuit bien méritée.

JOUR 2 : LE QUARTIER DES 36 CORPORATIONS : DEUXIÈME ROUND

Aujourd’hui, on va marcher ! Je quitte déjà la ville demain, et j’ai envie d’explorer tout ce que je peux d’ici là. Je décide donc de retourner me promener dans la vieille ville, aussi appelée le quartier des 36 corporations. Il s’agit d’un quartier commercial très animé, où chaque rue propose sa typologie de produits. Il y a donc une rue de la soie, une rue du sucre... Bref, vous avez compris le principe ! C'est le plus vieux quartier d'Hanoï et aujourd'hui, il n'y a pas de marché ; j'ai l'impression d'être dans un quartier totalement différent ! Je peux donc bien plus découvrir ses rues. L'intérêt principal de ce quartier : se perdre dans ses rues animées d'une tonne de restaurants, boutiques et bars !

 

Pour le déjeuner, rendez-vous chez Tung’s Kitchen, une chouette adresse pour découvrir la cuisine vietnamienne. Ici, on prend soin des touristes : on propose des fourchettes au cas où l'usage des baguettes ne serait pas très au point, on montre comment manger certaines choses... Seul bémol : la serveuse qui me demande non sans insister de laisser un avis Google sur l'établissement. Ça me refroidit, car je suis encore à table et que je me sens un peu contrainte. Finalement, après avoir attendu une minute ou deux, elle lâche l’affaire et m’apporte l’addition. Je ne le sais pas encore, mais cela sera monnaie courante ici : on nous demande de laisser des avis tout le temps, partout, et pour tout.

TRAIN STREET, OU LA DÉCEPTION D'HANOÏ

Comme tout le monde, j'avais bien entendu une image bien précise d'Hanoï : celle de la rue du train ! Au croisement des rues Ton That Thiep et Dien Bien Phu passe en effet le train "le plus dangereux du monde" car il rase les murs, forçant la vie à s'arrêter quelques instants lors de son passage. Mais lorsque j'arrive devant les rails, quelle déception ! L'accès à la rue est interdit, et des dizaines de touristes sont agglutinés devant pour tenter de prendre une photo. Il me semble qu'en réservant dans un café, il est toujours possible de contourner la règle, mais je n'ai personnellement pas testé et me contente de regarder quelques instants la rue à travers les barrières. La circulation routière est chaotique, et les gardes aussi patients qu'aimables... Comprendre : pas du tout ! En fait, l'accès a été interdit aux touristes, car ces derniers ne respectent pas les règles de sécurité et mettent leur vie en danger pour tenter de prendre LE cliché. Une fois le train passé, il est possible d'accéder de nouveau aux rails. Mais si le nombre de touristes au mètre carré n'avait pas totalement fini de me dégouter, le comportement des gardes, lui, m'a fait passer mon chemin sans hésiter. Je n'ai donc pas arpenté les fameux rails, mais j'ai quand même pu prendre quelques clichés un peu plus loin !

LE QUARTIER DE DONG DA

Me voici ensuite à Dong Da, un quartier plus traditionnel où il fait bon se promener. Il s'agit du quatrième principal quartier de la ville. Je tombe sur un très grand marché. Il y a des fruits et légumes partout, des poulets (avec la tête) et de la viande étalés à même les tables dehors (je rappelle qu’il fait 38° ou pas besoin ?). Bref, ça sent fort, ça vit beaucoup. Ici, le décor est vraiment celui que je me faisais d’Hanoï. Des chariots ambulants d’absolument tout (fruits et légumes, babioles pour enfants, chapeaux tissés, fleurs…) se promènent dans les rues. Mais étonnamment, ils ne m’alpaguent que très peu pour tenter de me vendre quelque chose... Ce qui est loin de me déplaire !

 

Puis, rendez-vous au Temple de la Littérature. Un lieu paisible très important pour la ville puisqu'il est considéré comme la première université du Vietnam. Construit en l'an 1070 il était dédié à Confucius et autres sages et savants qui y ont été formés jusqu'en 1915. L'endroit est charmant, mais trop touristique à mon goût. Je déambule dans les allées mais décide finalement assez vite de m'en aller.

Pour la petite anecdote, il m’est arrivé un petit moment de solitude durant cette promenade : le seul pantalon que j’avais ramené pour le séjour, léger mais couvrant, m’a lâchée ; ses coutures ont craqué. Je dois donc de toute urgence aller acheter un rechange, car je ne sais pas si je trouverai des pantalons à Mai Chau, où je pars le lendemain. L’occasion pour moi de découvrir l’un des immenses centres commerciaux de la ville : le Vincom Center de Bà Trieu. Et si vous ne l’aviez pas encore en tête… Pensez à vous couvrir, car il fait très froid ! En effet, au Vietnam, la clim, c’est… quelque chose. Lorsque vous sortez de chez vous, il fait 38 degrés. Mais dans les centres commerciaux, les transports… On descend autour des 18 degrés. Un de mes hôtes m’expliquera ensuite que c’est évidemment en partie parce qu’ils ont chaud, mais aussi parce que les moustiques détestent cette température, et que comme ces petites bêtes sont vectrices de plein de maladies, on est très contents de pouvoir les éloigner… Moralité : toujours penser à prendre un pull avec soi sur les longs trajets ou sorties. Je sais, c’est contre intuitif mais faites-moi confiance… Votre santé me dira merci !

 

Il est déjà tard, l'heure de rentrer au logement. Mais avant ça, je décide de faire une halte dans ce qui semble être une institution ici : « King Roti », une enseigne qui propose des buns à 4 parfums différents : Vanille, Chocolat, Fromage et… Matcha. Si vous avez suivi, vous vous doutez bien du parfum pour lequel j’ai souhaité faire 40 minutes de marche… Arrivée devant, je suis très surprise : il s’agit en fait d’une toute petite échoppe, dans laquelle il n’y a littéralement de la place que pour deux personnes, des fours, quelques plateaux. Et surtout… Il y a une sacrée queue de locaux ! Je suis contente de mon coup, moi qui avais peur d’arriver dans un endroit catégorisé touriste. Ici, ça dépote. Les vendeuses enchaînent plusieurs dizaines de buns à la minute, certains vietnamiens s’arrêtent en scooter avec leurs enfants (car oui, ici ils peuvent être à 4 voire 5 sur un seul scooter, parfois même avec deux bébés… C’est assez lunaire à voir, mais c’est la norme !) et repartent avec des sacs entiers. La chaleur des fours qui ne cessent d’être ouverts est à peine tenable. Finalement, après une dizaine de minutes d’attente, j’obtiens le graal : mon bun au matcha, tout droit sorti du four. Je ne saurais comment décrire le plaisir pris à déguster ces petits nuages, super aérés et moelleux et n’aurais donc qu’un conseil… Allez tester !

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